La Camelote des Frangins Lindecker

A l'occasion de la sortie d'un nouvel album et de leurs deux soirs complets à l'ED&N de Sausheim, on en a profité pour tailler le bout de gras avec les frères Lindecker, Julien et Olivier, et évoquer avec eux leur (r)évolution des dernières années. Par Mike Obri.

© DR Les Frangins Lindecker et leur Camelote

Si vous vous intéressez un tantinet à la scène musicale régionale, vous avez forcément entendu parler des frères Lindecker : Julien le chanteur, et Olivier aux cordes. Il y a une dizaine d'années, ils s'étaient fait connaître avec la formation des Frelots, en jouant de la musette dans toutes les fêtes de rue et événements populaires du coin... On ne pouvait pas les rater, les p'tits pères ! Depuis 2017, changement d'horizon avec leur projet musical de La Camelote. Sur scène, en version ska ou punk, tango ou gypsy, les chefs-d’œuvre de Brel, Brassens, Piaf, Dalida, Montand et bien d’autres prennent un coup de jeune étonnant. La marque de fabrique des Lindecker.

« Difficile de vivre de sa musique »

« Faut pas se leurrer : les reprises, c'est ce qui nous permet de vivre de la musique. La curiosité du grand public pour de la créa' originale d'artistes locaux n'est pas forcément colossale. C'est ainsi. Nous, on s'amuse à reprendre des chansons pas très connues... d'artistes que tout le monde connaît. Cela donne l'impression de jouer de l'inédit. Fernandel, ça parle à tout le monde, mais qui connaît sa chanson "Un Dur, un Tatoué" ? Pareil pour Aznavour... mais qui connaît sa chanson oubliée "Les Deux Guitares" ? », sourit Julien.

La chanson française, les deux frères l'aiment profondément parce qu’elle les accompagne depuis qu’ils sont tout gosses. « Bien qu’à l’origine, on était plutôt metal ! », s'esclaffe Olivier. Et puis pas le choix : Julien confesse « ne pas savoir chanter en anglais ! » Les Lindecker sont incontournables dans le secteur depuis plus de dix piges. On les verra jouer prochainement à Colmar, Guebwiller, Ribeauvillé, ou encore cet été à l'Ecomusée d'Alsace... Sans oublier cette double date à l'ED&N des 19 et 20 avril. Deux fois complet ! Même des têtes d'affiche nationales n'en font pas autant à Sausheim. Une très belle perf' pour nos Haut-Rhinois.

Mais les Lindecker ne se la racontent pas : « On est super-contents, on hallucine un peu, mais on n'est pas Shaka Ponk non plus ! Au nord de Colmar, personne n'a entendu parler de nous. On continue de prendre le téléphone, de se vendre un peu partout pour pouvoir faire des dates. Vivre de la musique quand tu ne passes pas à la télé ou à la radio, ça reste dur », ajoute Julien.

Un soutien important de l'ED&N

Ces dates d'avril marquent également les 10 ans de collaboration avec l'ED&N - dont le directeur, Pierre-Jean Ibba, met un point d'honneur à fédérer les artistes talentueux des environs - comédiens ou musiciens - en leur mettant à disposition des moyens techniques, ou en les faisant travailler lors d'événements privés. Les deux frangins se souviennent que c'est le directeur de l'ED&N qui leur avait suggéré de quitter pour de bon leur job pour se lancer à fond dans l'intermittence.

« Pour les deux dates de l'ED&N, on bénéficie de moyens XXL inédits. Il y aura des projections vidéo géantes en fond de scène, des costumes imaginés spécialement sur- mesure, et une grande première partie avec de nombreux musiciens du coin à qui on donne l'occasion de se produire sur une belle scène », termine Olivier. Les absents pourront toujours se consoler avec le nouvel album de La Camelote, qui sortira pour l'occasion. Bravo les reufs !