Festival Piano au Musée Würth

Chers amis de la musique,

Nous sommes heureux de vous retrouver pour cette nouvelle édition du festival Piano au Musée Würth. Une édition « normale » après une pandémie à peu près maîtrisée, alors que, maintenant, des canons se font entendre à un peu plus d’un millier de kilomètres de nos frontières et menacent la Paix.

Si, au fil des siècles, un compositeur est parvenu à atteindre l’universalisme, à transgresser les frontières, à se hisser de toutes contingences matérielles, spirituelles, sociales et politiques, c’est bien Jean-Sébastien Bach (1685-1750) auquel le Festival rend hommage. Comme le souligne Bertrand Dermoncourt dans une introduction à son ouvrage collectif Tout Bach, « rendre hommage à Bach, c’est lui reconnaître un statut à part, sinon de Dieu, au moins d’archange des musiciens : un titre incontestable et incontesté. »

Nous savons peu de choses sur l’homme, sa vie privée, sa carrière – il ne laissa quasiment aucun écrit -. Sa renommée ne dépassait pas les frontières de la Saxe et de la Thuringe. Dès lors, l’appropriation de son œuvre immense a fourni matière pour certains de ses biographes et interprètes à le déifier, car « la stature de Bach comme compositeur est déconcertante, elle dépasse par bien des aspects les proportions de tout accomplissement humain normal. » (Sir John Eliot Gardiner)

Dans un texte provocateur non dénué d’humour, le philosophe Emil Cioran (1911-1995) fait de Bach un super-Dieu : « Sans Bach, la théologie serait dépourvue d’objet, la Création fictive, le néant péremptoire. S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu. » Dans une conférence commentée musicalement par le jeune pianiste Pierre Rouivny, Élisabeth Brisson, historienne et musicologue, reviendra sur cet aphorisme et nous livrera sa propre analyse.

Jean-Sébastien Bach n’a pas connu le piano moderne et, pourtant, sa musique résonnera comme sienne sur le magnifique Steinway & Sons D de l’auditorium. Comme chaque année, nous avons invité des artistes que nous aimons, auxquels nous croyons et qui, d’emblée, ont accepté l’idée de cette thématique. Certes, Adam Laloum, salué pour la finesse et la poésie de son jeu, détournera l’hommage en jouant Schubert et Schumann qui avait fait de l’étude du Clavier bien tempéré « le pain quotidien de sa jeunesse » et qui affirmait « que Bach redonnait du goût pour les beautés artistiques de la vie. » Nous aurons aussi le plaisir de revoir sur la scène de l’auditorium Laurent Cabasso dont l’enregistrement des Toccatas a été unanimement salué par la presse spécialisée. Il en jouera trois « en les mélangeant à d’autres œuvres qui nous permettront de mesurer, combien elles étaient prémonitoires. » Nous sommes également fiers de présenter aux festivaliers le jeune pianiste turc Can Çakmur que le critique musical Alain Lompech distingue « parmi les jeunes pianistes qui pointent le bout de leurs doigts. » D’un esprit curieux, – il est aussi écrivain et conférencier -, il présentera une œuvre rare marquée par l’esprit du Cantor de Leipzig : la Passacaille, Intermezzo et Fugue de Dimitri Mitropoulos, plus connu comme l’un des chefs d’orchestre les plus importants du XXe siècle. Et une fois n’est pas coutume, ce n’est pas un pianiste qui refermera cette édition du Festival mais Thibault Cauvin qui associera aux sonorités de la musique de Bach jouée à la guitare des musiques du monde, puisqu’à ce jour, Thibault a visité plus de 120 pays.

Nous n’oublions pas les rendez-vous devenus traditionnels lors de ces journées denses et conviviales. Le concert Famille du dimanche matin que nous confions à un jeune pianiste talentueux : Samuel Aznar, présent en 2021 aux côtés de Camille Lienhard. Autre talent, Amy Lin, concertiste et professeur de piano au Conservatoire et l’Académie supérieure de musique de Strasbourg . Et bien sûr, le concert de musique de chambre des étudiants du Conservatoire de Strasbourg et des jeunes pianistes de l’École municipale de musique d’Erstein qui, chaque année, relèvent le défi de la thématique festivalière.

Piano au Musée Würth existe aussi grâce à l’enthousiasme d’une équipe de salariés, de bénévoles, des enseignants de l’École municipale de musique d’Erstein, de la ville d’Erstein et de partenaires que nous tenons à remercier chaleureusement.

Albert Erstein écrivait à propos de l’œuvre de Bach : « Écoutez-la, jouez-la, aimez-la, vénérez-la ! » C’est le pari de ces trois jours ! Venez nombreux ! Bon festival !

Renseignements

Musée Würth - Erstein 67150 Erstein

Dates et horaires :

  • Vendredi 11 Novembre 2022
  • Samedi 12 Novembre 2022
  • Dimanche 13 Novembre 2022

Tarifs :

De 15 à 25 euros en fonction des évènements

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