Couac, incidents sur une grille

COUAC, incidents sur une grille est une exposition évolutive et collaborative, qui cherche à intégrer des perspectives diverses, esquissant ensemble un palimpseste qui se déploie sur l’ensemble de l’espace d’exposition. Chaque proposition peut être à la fois œuvre, strate pour une autre intervention, ou élément de scénographie.

La configuration triangulaire de la galerie autour d’un jardin représente un défi, incitant à envisager l’espace comme un sujet à part entière et à exploiter ses spécificités. Tandis que les coursives, qui entourent le jardin, encouragent la circulation, ce dernier devient un lieu privilégié de rencontre et d’échange.

Tout au long de la conception de COUAC, la réflexion s’appuie sur un plan de la galerie art-cade*, auquel une grille est superposée. Celle-ci est introduite pour son caractère antihiérarchique. Elle sert à structurer l’évolution selon un processus collectif, permettant la coexistence de points de vue divers et peut-être même contradictoires.

Transposée dans l’espace comme première couche de l’exposition, la grille interroge son propre statut : d’apparence « objective », semblable à un outil de mesure, elle se trouve perturbée par son usage concret et par la subjectivité de chaque participant·e. Sur le plan, la grille se présente à la fois comme abstraite et fictive, comme un filet lancé par un géant. En revanche, une fois traduite dans l’espace, elle est soumise aux conditions physiques (avec un haut et un bas) et suggère aux exposant.e.s la possibilité d’interagir avec elle :

• Luisa Ardila Camacho
  4 tigres : C’est quand elle se plie qu’elle rentre dans la grille orthogonale et c’est quand elle se déploie qu’elle sort du cadre. Évocation d’un objet-mémoire emblématique de la culture populaire dans des pays comme la Colombie, l’Équateur, le Mexique et le Pérou, une couverture 4 tigres se trouve projetée dans l’espace d’exposition. À la fois surface, image et trace, une première fois en entier et sortant de la grille par le haut du mur, elle se plie et se déplie : les tigres disparaissent de gauche à droite, ne laissant qu’un motif suspendu dans la grille. Inversement, de droite à gauche, ils réapparaissent, comme s’ils revenaient dans l’espace.
  Avocat de type exportation
  Ce portail est un hommage à tous les avocats qui voyagent de l’Amérique du Sud vers l’Europe pour que leurs noyaux finissent à la poubelle : un motif de barrière de protection, un espace de passage, l’idée d’une ferronnerie, à partir de deux modèles d’emballage d’avocats de type exportation dépliés.
• Ariadne Breton-Hourcq et Laurence Lagier
  Calepinage et Crayonnage
  Le projet visait à impliquer de jeunes enfants dans une intervention murale. Un mur latéral et une grille orthogonale sont le point de départ. L’ensemble fait référence au lieu et à sa fonction d’origine, les bains-douches : l’eau, la lumière, la verdure. Les couleurs en résultent. La grille a été divisée selon un calepinage irrégulier, à hauteur d’enfant, autour des rectangles noirs préalablement peints par Guillaume Durrieu. Sur le mur carrelé, les enfants ont dessiné : traits de crayon, frottements de craie, lignes légères et vives. Des reflets bleus, des crochets blancs et des marques discrètes ponctuent l’ensemble, témoins d’usages passés ou à venir.
• Guillaume Durrieu
  En se positionnant sur la grille telle que sur le plan, un motif graphique se déploie telle une écriture. C’est la grille elle-même qui génère la forme séquencée, dans l’idée d’une partition optique. L’intervention, qui se veut scénographique, le noir intensément monochrome, vise à exciter la surface visuellement. Elle se veut de même incomplète, afin d’intégrer par avance d’autres interventions.
• En outre, du 20 au 24 octobre, Guillaume Durrieu propose aux étudiant.e.s de l’école des beaux-arts de Marseille d’intervenir sur les murs de l’exposition dans le cadre d’un workshop qui a eu un premier volet au printemps dernier.