"Va-nu-pieds" et "l'exposition sans nom"

13^ème chapitre de la Saga de la Cabane Georgina qui, depuis 28 ans, s'inspire du tarot de Marseille pour raconter une histoire qui s'invente dans un quartier à la lisière des calanques de Marseille.

© @cabanegeorgina "Va-nu-pieds" et "l'exposition sans nom"

Après l’épisode de "L'exposition sans nom", les œuvres choisies dans ce nouvel épisode du 13^ème chapitre de la Saga de la Cabane Georgina nous interrogent sur les personnes qui, à travers l’histoire, ont été désignées comme des marginaux, des inutiles, des parasites et autres qualificatifs péjoratifs que les habitudes de la domination nous inculquent.

• Les pauvres
• Les sans-dents
• Les gitans
• Les bicots
• Les séniles
• Les tapettes
• Les clochards
• Les hystériques
• Les artistes
• Les sans-papiers
• Les fous
• Les pèquenauds
• Les cancres
• Les salopes
• Les immigrés

Ces termes caractérisent plus la mentalité étriquée de ceux qui les emploient que la profonde humanité de ceux qui portent ces projections sociales.

La mort, la fragilité, les horreurs de l'humanité sont présentes, normal avec la 13^ème carte du tarot de Marseille à laquelle la Saga de la Cabane Georgina se réfère cette année.

La mort comme une fin et un début.

Comme une manière de mettre à jour les forces obscures qui nous habitent, les erreurs, les abominations humaines qui causent tant de souffrances. Mais aussi trouver des points d'appui vers ce qui libère.

Les rendre visibles permet, en conscience, avec tristesse mais détermination vers la vie, de s’en détacher.

Par là, apprendre à dompter les pulsions sombres qui nous obsèdent, éviter les répétitions néfastes en laissant place à la surprise, l’humour, l’humilité et la joie de sentir la vie.

Nous sommes tous les « va-nu-pieds » de quelqu’un.

À la lettre, sentir la terre sous ses pieds donne une chance de reconnaître les autres êtres simplement comme des proches.

Appréhender cette exposition dans l’histoire de la Saga de la Cabane Georgina, avec toutes ses inspirations, ses incomplétudes, ses naïvetés, ses fulgurances, est une manière de mettre en mouvement notre réflexion sur le chemin du tarot de Marseille.

Au milieu du jeu, descendu dans le sombre de la terre, comme un recommencement vers les astres, guettons les pousses, les signes d’une écriture renouvelée.