Talents contemporains 2025 : Métamorphose

- Du 1^er novembre au 29 mars -

Sous le thème de la métamorphose, l'exposition dévoile les œuvres de sept artistes qui explorent la transformation, le changement et l'évolution. Pascale Ettlin, Elise Grenois, Vardit Goldner, Maryam Khosrovani, Yosra Mojtahedi, Aurélie Scouarnec et Suhail Shaikh révèlent des histoires de corps, de matières et de mondes qui se recomposent. Leurs créations sont des récits de passage, d'un état à un autre, où l'ancien disparaît pour laisser place au nouveau.

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La Fondation François Schneider expose comme chaque année les lauréats de son concours annuel "Talents Contemporains" dédié au thème de l'eau. Les sept artistes choisis ont des univers, des sujets et des médiums très différents, mais empreints d'une évidente poésie. Après sélection d’une trentaine de finalistes par quatre comités d’experts, un grand jury international choisit les lauréats de ce concours d'art. Cette année, pour la 13e édition des "Talents Contemporains", la Fondation François Schneider a suggéré la thématique générale de "la métamorphose" où l'eau reste le fil conducteur de chacune des propositions artistiques. Sept créateurs venus de tous les horizons y explorent la transformation, le changement, les matières et les évolutions des êtres. L'œuvre la plus monumentale vous accueille dès l'entrée : la "goutte d'eau" de plusieurs mètres de haut réalisée en papier par l'artiste d'origine indienne Suhail Shaikh, intitulée La délicate légèreté de l'être.

Fébrile légèreté

« Quand j'étais enfant, en Inde, je rêvais de posséder tous les jouets que je voyais. Ma grand-mère m'a dit : pourquoi les acheter quand tu peux les fabriquer toi-même avec ce qui traîne ? J'ai commencé à faire mes propres maquettes d'avions et de véhicules. Travailler cette matière toute simple qu'est le papier, pour moi, c'est un retour à l'enfance » souligne l'artiste-designer. Les structures complexes et fragiles qu'il réalise uniquement avec des feuilles, de la colle et beaucoup de patience, sont bluffantes de minutie. Chapeau bas.

À travers son objectif, Aurélie Scouarnec capture le quotidien d'un centre de sauvetage d’animaux sauvages blessés. Ses photos en grand format sont belles, délicates, avec un superbe travail sur le clair-obscur rappelant parfois les peintures de Caravage. C'est notre coup de cœur esthétique ! « C'est une manière de réparer un peu ces animaux, principalement des oiseaux, qui se sont blessés par la faute d'actions humaines » estime la jeune femme. © DR

Du spécisme au féminisme

L'antagoniste est toute trouvée en la personne d'élise Grenois, qui, elle, ramasse des petits animaux morts (poissons, martres, oiseaux) et les conserve avec d'étonnants moulages de cristal : de la thanato artistique ? « Ma limite, ce sont les animaux qui ont reçu de l'affection. Je me suis déjà posé la question avec un chat écrasé au bord d'une route. ça, je ne peux pas ! Il y a clairement une question de spécisme qui se pose dans mon travail. » Un visiteur blagueur lui propose de lui léguer son corps après son décès. « C'est dingue, partout où j'expose, il y a toujours quelqu'un qui me dit ça ! »

Au sous-sol, on apprécie les installations-sculptures de Yosra Mojtahedi, d'origine iranienne, qui confronte ses envies d'expression du corps féminin aux interdits de sa propre culture. Pour ceux qui ont "un peu de mal" avec l'art contemporain, voici une très belle expo facile d'accès et qui donne à voir pléthore de créations habiles.   Mike Obri

Visible du mercredi au dimanche de 13h à 17h.