De Degas à Picasso - la collection de Jean Planque

Exceptionnelle réunion de quelques-uns des plus éminents peintres du XXe siècle, la collection Jean Planque prend ses quartiers d’été à Fernet Branca. Cent trente tableaux déroulent une histoire de l’art vue par l’oeil incomparable de ce passionné, collaborateur précieux d’Ernst Beyeler.


«Il est bien possible que dans cinquante ans les peintures que j’ai pu réunir n’auront plus aucun intérêt. Mais ce que l’on ne pourra effacer, c’est ce que j’ai fait de ma vie : mon fabuleux destin. Ce que j’ai fait de moi-même, parti de rien, sans culture, sans fortune. Tout ces gens que j’ai connus, que j’ai côtoyés. De cela, je suis fier», disait Jean Planque.
Sur le premier point, il se trompait : l’intérêt de sa collection, en 2010, est plus prodigieux que jamais. Il suffit de citer les noms des peintres qui y trouvent leur place pour en comprendre l’ampleur : Van Gogh, Picasso, Dubuffet, Degas, Bonnard, Cézanne, Braque, Léger, Klee, de Staël...

Jean Planque, confident de Dubuffet et courtier de Beyeler

Au-delà des noms prestigieux, il y a aussi l’étonnante cohérence d’une collection qui pourrait être considérée comme une oeuvre elle-même, conduite par un unique souci : la poursuite exclusive de l’efficacité, de la profondeur, de la solitude du langage pictural, sans aucune concession à l’imagerie, à la joliesse.

Une collection reflètant la double exigence de cet homme qui fut également peintre : d’un côté, elle traduit son respect pour la construction rigoureuse du tableau (Cézanne et ses héritiers, les cubistes comme Gris, Braque, Léger, Delaunay), les poètes de la forme (comme Klee et Bissière) et, de l’autre, elle marque son attachement profond aux valeurs terriennes (avec Rouault, Tapiès, de Staël) ou son attrait irrésistible pour la liberté inventive d’un Dubuffet.

130 peintures, 50 artistes

Sa curiosité et son enthousiasme lui permirent de lier connaissance avec les plus grands artistes de son siècle, notamment Picasso, Giacometti et Dubuffet qui le traitaient comme un égal. Lui qui n’avait pas son pareil pour déceler, dans le tout-venant des productions, l’«oeuvre vraie», fut également le courtier d’Ernst Beyeler, de 1954 à 1972.

Il fallait bien un espace aussi exaltant que celui de Fernet Branca pour accueillir cette exposition, regroupant cent trente peintures et oeuvres sur papier de cinquante artistes différents. Elle est le fruit d’un regard enthousiaste sur la peinture moderne, d’un regard soucieux de comprendre un art qui s’est efforcé pendant plusieurs décennies de changer les habitudes de voir, de briser les normes établies par la tradition ; d’un regard clairvoyant, enfin, celui d’un amateur passionné qui confiait: «J’ai brûlé pour les tableaux».

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