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Sandrine Pirès ou le théâtre sans concession

Jusqu’à ce que la mort nous sépare

De Rémi De Vos par la Cie Le Gourbi Bleu.

Pour sa deuxième création théâtrale, la jeune Colmarienne Sandrine Pirès a pris ses quartiers à Cernay. Invitée en résidence par l’Espace Grün, elle mène son travail en allant à la rencontre des publics, avant de présenter son spectacle, Jusqu’à ce que la mort nous sépare, de l’auteur Rémi de Vos.

Il faut un sacré courage pour devenir Sandrine Pirès. Sans concession aucune, l’artiste avance à contre-courant, prend des risques, s’engage jusqu’au bout de ses convictions. Ouvreuse à l’Atelier du Rhin à Colmar pour payer ses études (elle veut alors devenir institutrice), elle se retrouve assistante du metteur en scène Matthew Jocelyn et artiste associée au centre dramatique régional peu de temps après.

Une situation extrêmement confortable pour une jeune femme de 25 ans. Mais trop confortable pour Sandrine Pirès, qui choisit avec audace de quitter la sécurité de l’«institution» et de suivre son chemin en liberté.

Étapes de travail avec les Cernéens

Sa première création – J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, de Lagarce – a lieu en 2005 à Wesserling, avant de tourner dans une vingtaine de lieux plus ou moins insolites. «Mon idée fondamentale est d’amener le théâtre vers les gens qui n’y vont pas», confie Sandrine Pirès. La compagnie Le Gourbi bleu voit le jour à cette occasion.

La suite... c’est encore une histoire de belle rencontre. Avec Joëlle Jurkiewicz, qui allait devenir peu de temps après directrice de l’Espace Grün. «Elle était venue voir Lagarce, un peu par hasard, et avait été très enthousiasmée par mon travail. Quand elle est arrivée au théâtre de Cernay, elle m’a tout de suite invitée en résidence, pour soutenir ma deuxième création», raconte Sandrine Pirès.

Depuis le mois de septembre 2009, Le Gourbi bleu travaille ainsi sur le territoire cernéen, en rencontrant la population, à travers des lectures, des ateliers. «Ce sont autant d’étapes de travail pour nous ; c’est aussi grâce aux réactions des gens que le spectacle se construit», explique la metteuse en scène et comédienne.

Vaudeville contemporain


Avec Jusqu’à ce que la mort nous sépare, de l’auteur contemporain Rémi de Vos, Sandrine Pirès retrouve des thèmes qui lui sont chers : la famille, la mort... «C’est l’histoire des retrouvailles entre un fils et sa mère autour du décès de la grand-mère. Des retrouvailles entre ce jeune homme et son amour de jeunesse, aussi», résume l’artiste.

Sauf que... les deux tourtereaux vont casser par mégarde l’urne contenant les cendres de la grand-mère. On saute alors à pieds joints dans un vaudeville contemporain, ou mensonges et quiproquos s’enchaînent.

Rire des sujets graves

Construite autour d’une action dramatique mais aussi de monologues en direction du public, la pièce met en relief le tiraillement entre l’homme qui rêve et l’homme qui agit. «Du point de vue de la mise en scène, on est dans la tête du personnage principal, il ne reste que l’ossature des choses : la scénographie est donc très dépouillée.»

Résolument humoristique, l’écriture de Rémi de Vos transcende des sujets graves jusqu’à faire tomber les masques. «Le rire frôlant le deuil, c’est une façon de survivre», conclut Sandrine Pirès.

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