Du 27/01/2013 au 26/05/2013
A la fin de sa vie, que peignait Ferdinand Hodler ? Des paysages alpins, encore et toujours, ceux qui ont contribué à sa renommée en Suisse et au-delà. Sur 9 salles que compte l’exposition, 6 salles sont consacrées aux montagnes : Dents du Midi, la chaîne du Stockhorn, la Jungfrau…
L’artiste aimait peindre en série, aussi n’est-il pas rare de voir un paysage décliné en trois tableaux dans des plans plus ou moins resserrés, avec d’infimes variations. C’est encore plus vrai à la toute fin de sa vie, entre 1916 et 1918 , quand, atteint d’une maladie pulmonaire, il ne quitte plus son appartement de Genève d’où il peint le Mont-Blanc qu’il voyait depuis son balcon.
Lui qui travaillait à partir du contour se lance dans des grandes surfaces colorées, découpées en parallèle à la ligne d’horizon. Une couche de violet, de vert, de jaune, de bleu… qui efface presque complètement la montagne. Des œuvres plus abstraites, plus radicales, qui démontrent sa modernité. Certains les comparent même à celles d’un Mark Rothko ou d’un Barnett Newman, chantres du colorfield painting (« champs de couleur ») 30 ans plus tard aux Etats-Unis et exposés eux dans la collection permanente.
A côté de ces paysages preque vivants, on découvre des tableaux imprégnés par la mort. Dès la première salle, on peut voir une série de photographies, prises par Gertrud Müller, mécène et amie du peintre, la veille et le jour de sa mort.
On continue avec une série d’autoportrait, dans la tradition des grands maîtres, qui montre s’il en est le temps qui passe et l’usure d’un visage.
Mais la salle la plus frappante est celle consacrée à Valentine Godé-Darel, sa maîtresse atteinte d’un cancer, qu’il peint de manière intraitable dans sa déchéance. On est cueilli par un portrait d’elle de 1912, où elle a encore les joues bien roses. Puis la maladie s’installe : le teint devient blafard voire vert, le regard est inexpressif ou implorant, le corps s’amaigrit, la bouche reste ouverte.
Et puis voilà la morte, étendue sur son lit. Dans le tableau, La morte, seul le visage et l’avant-bras sont peint d’un blanc-bleu cadavérique, avec une main qui a déjà pris la forme d’un squelette.
L’exposition s’achève avec un tableau monumental de 4.50m sur 9m, Regard dans l’infini, qui représente cinq danseuses. Mais qu'on ne s'y trompe pas devant ce tableau d'apparence gaie : infini et mort son liés selon Hodler : « La mort est terrible et belle pourtant, parce qu’elle unit l’individu au tout, parce qu’elle est en même temps le mystère et l’infini, et parce qu’elle existe. »
Où :
Fondation Beyeler - Riehen 4125 Riehen
Contacts :
00 41 61 645 97 00
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