Génération Mitterrand

Autrefois, ils étaient amis ou croyaient l’être. Métallos, prolos, intellos, tous socialos, militants du parti de la jeunesse et de l’espoir personnifié par François Mitterrand. Marie-France, journaliste parisienne, Luc, prof à Vénissieux et Michel, ouvrier à Belfort, incarnent chacun ce peuple de gauche ayant porté aux nues les promesses et les renoncements d’un président qui allait changer la vie. Allô Tonton, pourquoi tu tousses ?

© PaulineLeGoff Génération Mitterrand

Après La vie et la mort de Jacques Chirac, roi des Français, joué au TAPS en 2024, Léo Cohen-Paperman poursuit sa saga des Huit rois (nos présidents). Autopsie tragi-comique d’une génération désenchantée, disséquée avec humour et férocité par trois acteurs déployant une pléiade de personnages corrosifs au service du « dernier des grands présidents ».

« Luc : En 1981, comme Michel et comme Marie-France, j’ai voté François Mitterrand.
Marie-France : En 2022, moi je vais voter Emmanuel Macron.
Luc : Moi, en 2022, je vais voter Jean-Luc Mélenchon.
Michel : Moi en 2022, j’ai voté Marine Le Pen.
Luc : Ah oui ?
Michel : Oui, j’ai voté Le Pen. Pour la retraite à soixante ans. Pour l’arrêt de l’immigration. Pour le retour de l’industrie française et des produits français. Je suis désolé, ce que je vais dire va peut-être choquer madame la bourgeoise et monsieur Nuit debout, mais moi je suis resté de gauche. »