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Découvrez la fabrication des chars dans les ateliers du carnaval de Mulhouse

Du 11/03/2011 au 13/03/2011

Reportage dans les ateliers du carnaval de Mulhouse, où les bénévoles fabriquent une vingtaine de char avec les moyens du bord : beaucoup de récup' et de passion !

Quand on entre dans les ateliers du carnaval de Mulhouse, c'est comme si on arrivait au pays d'Alice et des merveilles. On tombe nez à nez avec deux énormes têtes de nains, qui ont visiblement délaissé Blanche-Neige. On aperçoit un gigantesque chat botté, prêt à bondir sur une botte remplie de cochonnailles. On croise le Petit Chaperon rouge qui a eu le malheur de sortir de sa maisonnette. Vous l'aurez peut-être déjà deviné, c'est le thème du conte qui a été retenu cette année. Vous verrez donc beaucoup de têtes familières défiler dans les rues de Mulhouse : les Aristochats, Pollux et le manège enchanté, Jack et le haricot magique...Vous reconnaîtrez aussi l'œil de la sorcière, cette fameuse ruine du château de Thann où viennent rôder deux sorcières terrifiantes. Le carnaval s'inscrit ainsi parfaitement dans sa tradition rhénane : « On emprunte à l'Allemagne sa musique et à la Suisse ses masques. En faisant du bruit, en portant des masques, on chasse les sorcières et l'hiver, pour faire venir les beaux jours », explique Jean Pozzo, président du comité d'organisation du carnaval de Mulhouse.

Un travail de longue haleine

Pour réaliser les chars - une vingtaine au total - les bénévoles s'y prennent un an à l'avance. Car ils ne sont que cinq à faire tourner la machine tout au long de l'année, renforcés par d'autres bénévoles dans les dernières semaines. Autant dire que dans la dernière ligne droite, ça s'active : ça colle, ça perce, ça cloue, ça peint ! On peaufine les détails : ainsi le Petit Chaperon rouge a un nez ressemblant de trop près à celui d'une sorcière, il sera détruit et refait pour être à l'image d'une gentille fillette. On essaye de trouver les bonnes couleurs pour le char de la reine : « Il faut chaque année trouver de nouvelles idées et de nouvelles teintes. On planche sur un char hindou recouvert de tissus blancs, que l'on essayera d'illuminer car une dizaine de chars vont défiler en nocturne », explique Jean-Marc Sprenger, responsable de l'atelier.

Cette effervescence des derniers jours ne doit pas faire oublier le travail de longue haleine. Quand les chars rentrent à l'atelier après le carnaval, les bénévoles démontent tout ce qui se trouve sur le plateau et contrôlent la partie basse du char. Puis, l'imagination reprend ses droits et les personnages prennent forme sous trois à quatre couches de papiers, journal ou carton, scotchés et collés. Les structures sont blanchies avant d'être peintes pour que les couleurs soient plus éclatantes : bienvenue au rouge, au jaune, au vert, au bleu, exit le noir, le gris, le brun.

Ici, on est les rois du système D et on fait de la récup' à 70% : « Ce serait impossible de fabriquer une structure de A à Z. Nous modifions les structures existantes et réutilisons la majorité des objets. Par exemple, cette tortue était avant une coccinelle, cette maison colorée était un chalet de Noël. Les décors sont tellement transformés que les gens ne vont pas les reconnaître», nous annonce fièrement Jean-Marc Sprenger.

Le repère des passionnés

Le moteur de tous ces bénévoles ? L'amour du carnaval. Il y a les habitués comme Jean-Paul Parisi, président de l'Association musicale et d'animations de Cernay (Amac), qui réalise des chars depuis 20 ans : « On fait un char pour deux heures de défilé alors qu'il nous a pris deux mois de travail. Et après, on jette tout et on recommence. Il faut vraiment avoir envie de le faire, aimer le bricolage et le carnaval, être un peu fou », plaisante-t-il. Il y a les novices comme Christian April, vice-président de l'association Nouvel Elan à Bourtzwiller, qui travaille sur un char des Mille et une nuits : « Au lieu de venir tous les ans chercher un char pour notre carnaval, nous avons décidé d'en fabriquer un nous-mêmes. Je n'imaginais pas que c'était autant de travail ! Il ne faut surtout pas être pressé pour ne pas faire de bêtises et être très minutieux dans la tâche. Au départ, je n'étais pas très manuel et j'ai appris beaucoup de choses ici », explique-t-il.

Parfois, l'atelier prend des allures de cour d'école : des élèves de 4 ans ont ainsi contribué au carnaval en dessinant et collant des briques sur un château, alors que la maîtresse a réalisé le gros œuvre. Le coup de cœur du responsable de l'atelier : « C'est formidable ce qu'ils ont fait : ils étaient tout fous à l'idée de coller leurs briques et se sont donnés à fond ! ». La relève serait-elle assurée ? Tous les bénévoles du carnaval l'espèrent, car ils ont besoin de bras pour continuer l'aventure.

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