En 2009, les professionnels vont proposer dans leurs rayons les récoltes de 2007 que vous déboucherez peut-être en 2011. Le vin est une machine à remonter le temps. Où étiez-vous en 1976 ? Étiez-vous né ? Rouliez-vous en mobylette ? Il faisait très chaud et, avec un verre de Riesling Grand Cru Schlossberg du Domaine Blanck (introuvable aujourd’hui), vous pourriez revivre une très belle photographie de l’impôt sécheresse.
DR La rentrée du vin 2009L’année 2007 avait mal démarré un peu partout en France.
Un hiver et un printemps doux suivis de pluie. Une floraison qui traîne en longueur, des grappes qui mûrissent donc inégalement. Un été maussade, puis de l’humidité suivie, heureusement, d’un septembre/octobre assez ensoleillé. Pas de quoi s’extasier.
Pour les rouges, nous sommes très loin de l’excellentissime 2005.
La météo influe sur un millésime mais le talent et l’expérience d’un vigneron se mesurent dans les années dites difficiles. Il lui incombe de faire des choix parfois cornéliens : travaux sur la vigne, date des vendanges, tri des grains, méthode d’extraction.
Il fut un temps où nous aurions jugé ces conditions assez catastrophiques pour craindre le pire. Mais, depuis les années 80, les professionnels savent éviter les catastrophes (effeuillage préventif, élimination du mildiou et des pourritures). Il est vrai que les progrès sont tels qu’il n’y a plus depuis longtemps de «mauvais vins» sur les étalages.
2007 est sauvé mais les rouges bordelais ne seront probablement pas des vins de grande garde. Qu’à cela ne tienne, nous les boirons plus tôt !
Appréciations générales : les vins rouges de la Loire, du Beaujolais, de la Bourgogne, du Sud-Ouest et de Bordeaux seront de qualité variable, jamais exceptionnelle, et gagneront à être goûtés avant acquisition.
Souvenez-vous qu’en viticulture, l’exception est la règle. Comme d’habitude, la Provence, le Rhône et le Languedoc, climat oblige, tirent globalement très bien leur épingle du jeu.
Autant il faut de grandes années chaudes pour faire de grands rouges, autant pour les blancs, les années trop chaudes ne sont pas favorables.
Les vins blancs, donc, s’en sortent beaucoup mieux. On s’attend à une bonne qualité pour les blancs secs de Bourgogne.
Bonne nouvelle, en Alsace, à condition de taper aux bonnes portes, certains évoquent aussi un très grand millésime et ce, quel que soit le cépage. Des vins droits, aux arômes ciselés et qui ont vraiment gagné à être vendangés tardivement. Cette généralité est également valable pour l’autre grande région des liquoreux, Sauternes.
En 2007, plus que jamais, il faudra se rappeler que le résultat final est dépendant d’un millésime certes, mais aussi d’un terroir, d’un climat… et surtout d’un savoir-faire.
Les prix vont-ils baisser ? Oui. La logique l’emporte. Les prix s’étaient envolés en 2005 sans jamais redescendre et, hors Bourgogne, les stocks coûtent cher aux vignerons. Les années suivantes étaient qualitativement inférieures mais les marchés étrangers absorbaient la production.
Depuis la crise, sauf pour les très grands crus, chacun réfléchit à la bonne stratégie. Les flacons recherchés comme Sociando-Mallet, Cantemerle, Beychevelle et d’une manière générale les segments entre 20 et 30 euros la bouteille continuent à avoir une bonne demande et ne baissent que de 5 à 10% leurs prix. Avec les taux de change actuel, Japonais, Américains, Anglais hésitent néanmoins à investir dans un millésime jugé moyen. Il reste encore du 2006 à écouler…
La sagesse des vieux vignerons, « une bonne année compense une moins bonne», n’est pas encore vraiment acceptée par les fonds d’investissement qui ont acheté, parfois très cher, des domaines sans appréhender la spécificité de la réalité vinicole. Il leur reste à admettre que 2007 nécessitait plus de main d’œuvre que l’abondant 2005 pour un résultat final moins intéressant et donc des prix plus bas. Pour des investisseurs, c’est un peu le monde à l’envers…
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