Fin août. Difficile de savoir ce que sera la récolte 2014. D'autant plus que d'un terroir à l'autre, du nord au sud de la Route des Vins d'Alsace, les paramètres peuvent se révéler très différents. L'an passé, concernant le millésime 2013, les spécialistes avaient décreté que l'Alsace avait produit dans son ensemble « des vins plus minéraux qu'à l'accoutumée ». Avec des inégalités assez marquées, selon les endroits et les cépages. Alors, grande question qui tarabuste tous les amateurs de Blancs régionaux : qu'en sera-t-il pour le millésime 2014, qui ne va plus tarder à arriver dans les cuves ?
© MO Quel est l'état du vignoble et qu'annonce-t-il pour le Millésime 2014 ?« Le printemps a été très sec, il n'a quasiment pas plu. Ensuite, nous avons eu de grandes chaleurs au mois de juin. Il a même fait un peu trop chaud trop vite, ce qui a eu pour effet de faire couler certains Riesling pendant leur floraison. Puis, les conditions climatiques se sont bien inversées dès la fin juin avec des orages répétés, beaucoup d'averses, et l'été que l'on dit pourri a installé beaucoup d'humidité dans l'air et dans le sol. Et l'humidité fragilise le raisin », nous détaille Georges Lorentz, à la tête de la maison Gustave Lorentz, réputée pour la finesse de ses vins d'Alsace à Bergheim.
Même son de cloche chez Jérôme Meyer, jeune vigneron indépendant de Blienschwiller : « Cette année, j'ai connu plusieurs phases de joie et de crainte. La nature a vraiment soufflé le chaud et le froid. Le début d'année a été précoce, je me suis rapidement dit que ça serait un millésime favorable aux Vendanges Tardives. Puis le coup de chaud a fait couler certains Riesling et Gewurtzraminer, des cépages plus fragiles. Le résultat, c'est un avortement des baies, et donc de la perte. Mais là, il pleut depuis mi-juillet. Les raisins se sont gonflés d'eau », nous révèle-t-il, tout en nous faisant goûter du Muscat sur sa parcelle qui fait face au village. « Il faudrait vraiment qu'il s'arrête de pleuvoir, sinon, l'excès d'humidité fait que les raisins se gonflent de trop d'eau, éclatent et pourrissent, puis contaminent les grappes alentours. Si le temps se fait plus sec en septembre, je pense qu'on aura alors une bonne récolte, un rendement suffisant et du potentiel pour ce 2014 ! »
Georges Lorentz confirme ce ressenti : « En règle générale, on a un mois de septembre assez sec avec un vent du nord qui assèche les sols et qui vient tout rééquilibrer. Cette année, on se le souhaite ! » Mais pour le moment, pas de raison de s'inquiéter. Le Civa, le Conseil Interprofessionnel des Vins d'Alsace, annonce même un rendement supérieur de 3% aux moyennes, avec tout de même un petit bémol, à cause d'un déficit de rendement prévu sur le Riesling. Qui vivra... boira (avec modération, bien entendu).
-> Propos recueillis en août 2014
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