L’atelier de Sébastien Haller est situé avenue Aristide Briand à Mulhouse, au fond d’une arrière cour, derrière une grille d’entrée peu accueillante. Mais une fois qu’on a pénétré à l’intérieur, on se dit qu’on a bien fait de pousser la curiosité jusqu’ici, amusé, étonné, intrigué par ces hommes et ces femmes découpés dans le métal, par ces animaux « cartoonesques » qui surgissent ici et là, mais aussi par ces plieuses et rouleuses nécessaires à leur fabrication, cet établi surchargé de sculptures en taille réduite…
© Sandrine Bavard Sébastien Haller, plasticien et sculpteur, participe aux ateliers ouverts depuis une dizaine d'annéesSébastien Haller participe à ces ateliers ouverts depuis une dizaine d’années : « J’aime l’idée que les gens entrent dans un univers qu’ils ne soupçonnent pas et ça me fait plaisir quand ils ont une émotion. Ce qui est un peu dur dans la création, c’est qu’on met beaucoup de temps à créer un objet, et qu’il est consommé extrêmement vite, parfois d’un simple regard. C’est pas une critique, juste un constat », énonce l’artiste.
Ces ateliers ouverts sont l’occasion aussi de découvrir l’homme qui se cache derrière une œuvre : un parcours, des choix, des doutes, des envies… « Comme il y a une industrie du cinéma, il y a une industrie des arts plastiques aujourd’hui. L’offre est énorme, la pression aussi. Si on veut exister, il faut sans cesse se renouveler et étonner tout le temps », précise le sculpteur. Lui a commencé par les Beaux-Arts à Mulhouse, a enchainé avec une formation d’ébénisterie, puis travaillé dans une entreprise comme menuisier-agenceur pour gagner sa vie.
Aujourd’hui, il a « stabilisé son activité » d’artiste comme il dit, et vit de commandes publiques, un peu (comme sa sculpture au siège du Sitram à Mulhouse), de demandes de particuliers ou d’entreprises, surtout. Il réalise également des objets design, comme des tables ou des luminaires, qu’il produit en toute petite série, 5 à 8 exemplaires, car la grande série l’obligerait à se spécialiser dans un seul type d’objet, et car il veut « garder une forme d’expérimentation » dans son travail.
Si ces différentes commandes ont fait évoluer son œuvre, Sébastien Haller est resté fidèle à son style qui s’appuie avant tout sur le dessin. « J’adore la simplicité du trait, le côté épuré du dessin. Cela évoque pour moi une forme de modestie. C’est l’esquisse, la base, ce qui vient tout de suite après notre imaginaire, il ya quelque chose d’essentiel dedans. Et puis, il y a cet espace blanc, libre, qui laisse une part importante à l’imagination des autres », explique l’artiste.
Ses dessins, il les projette en trois dimensions dans ses sculptures, mais sans les alourdir, sans les complexifier, leur donnant une allure épurée, légère, ou naïve. Et ce, grâce à son matériau de prédilection : le métal. « Je trouve que c’est le matériau le plus proche de la feuille de papier. Rien de mieux qu’un morceau de fil de fer pour créer une ligne ! », souligne-t-il.
Aujourd’hui, l’artiste se sent dans « un esprit de construction » et travaille en relation avec des architectes, en concevant des habillages de façade, du mobilier urbain, de la signalétique…En repartant, vous verrez d’ailleurs comment styliser une grille d’entrée avec des motifs découpés dans du métal. Tout un art !
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