Du 05/12/2025 au 08/03/2026
Musée Art et Histoire du Judaisme | Paris
De 0 à 13 euros. | Réservation conseillée
Le mahJ présente la première rétrospective à Paris, rassemblant près de 300 photographies, objets, lettres et publications, consacrée à Denise Bellon (1902-1999), photographe humaniste, pionnière du photojournalisme et compagne de route des surréalistes, dont l'œuvre singulière et méconnue court des années 1930 aux années 1970.
© © Denise Bellon / AKG Images
Denise Bellon, Autoportrait, Paris, 1934
Née à Paris dans une famille juive originaire d’Alsace et d’Allemagne, Denise Hulmann collabore au Studio Zuber, puis contribue à la fondation d'Alliance-Photo, première agence photographique de l’entre-deux-guerres. Marquée par l’esthétique de la « Nouvelle Vision », elle réalise de nombreux reportages à l'étranger, dans les Balkans, en Finlande et en Afrique subsaharienne, ainsi que des commandes publicitaires d’une grande créativité. En 1940, elle épouse Armand Labin, journaliste juif d’origine roumaine qui entre dans la Résistance. Dissimulant sa judéité à Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale, Denise Bellon y poursuit son activité et laisse un remarquable ensemble d’images sur la ville sous l’Occupation. Fin 1944, elle couvre le maquis républicain espagnol replié dans l’Aude pour Midi Libre, fondé par Armand Labin à la demande du Mouvement de libération nationale. En 1945, elle réalise à Moissac un bouleversant reportage sur la maison des Éclaireurs israélites, qui fut un refuge pour les enfants juifs jusqu’en 1943 et accueillera des orphelins de la Shoah après la Libération. En 1947, elle rapporte de Djerba en Tunisie un remarquable ensemble d’images de la communauté juive de l’île.
Liée depuis l’adolescence avec les sœurs Maklès – Sylvia qui épousera Georges Bataille puis Jacques Lacan, et Rose qui épousera André Masson – Denise Bellon fréquente le groupe Octobre et les surréalistes dès l’avant-guerre. André Breton lui confie ainsi de 1938 à 1965 la couverture des expositions surréalistes. On découvre les œuvres de Victor Brauner, Frederik Kiesler, Wolfgang Paalen ou Sonia Mossé (déportée à Sobibor en 1943). Denise Bellon laisse aussi des portraits de nombreux artistes juifs de l’école de Paris – Moïse Kisling, Kurt Seligmann, Antoine Pevsner, Bezalel Schatz – et d’écrivains dont elle est proche : Joë Bousquet, Simone de Beauvoir, Paul Bénichou, Joseph Delteil, Henry Miller ou Jacques Prévert. Grâce à sa familiarité avec le milieu du cinéma, on retrouve aussi les visages de Paul Grimault, Joseph Kosma, Nico Papatakis, ou les jeunes Marcel Marceau et Serge Reggiani. Ses filles aussi feront carrière dans le cinéma, Yannick comme réalisatrice, et Loleh comme actrice et dramaturge. En 1972, les derniers travaux de Denise Bellon sont des photographies de tournage de Quelque part quelqu’un, réalisé par Yannick.
D’une exceptionnelle diversité, son œuvre se caractérise par une forte indépendance dans le monde de la photographie, et une grande curiosité, tant pour l’« ailleurs », que l’on retrouve dans ses reportages à l’étranger, que pour l’insolite proche, qu’il s’agisse d’un mariage gitan dans la Zone entourant encore Paris avant-guerre, ou du surréalisme dont elle suivra les évolutions. Rompant avec les conventions bourgeoises de sa famille, elle porte sur le monde un regard vagabond que l’on retrouve chez d’autres photographes juives de sa génération comme Lore Krüger, Gerda Taro, Denise Colomb ou Gisèle Freund.
Public : jeunes et adultes.
Accessible aux personnes à mobilité réduite.
Cet événement a été renseigné par un organisme institutionnel. Date de dernière mise à jour le 25/09/2025.
Où :
Musée Art et Histoire du Judaisme - Paris 75003 Paris
De 0 à 13 euros.
Réservation conseillée
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