A cinq heures du matin, car après il fait chaud (rassurez-vous, il est huit heures en réalité et il fait déjà bien jour), commencez votre escapade avec un grand verre de jus de fruit frais pressé sur place. Vous voilà paré pour une petite plongée dans la réalité de l’île. Des fruits inconnus, des légumes bizarres, des épices improbables, des visages souriants qui reflètent la diversité, des vendeurs de poules et, en arrière fond, la mer qui se déverse en rouleaux sur la plage. C’est mieux qu’une mine de charbon…
Ohé Z’oreille ! Bon alon manz un bon cari !
Prix similaires à la métropole. Bien sûr vous trouverez n’importe où un steak frites ou une pizza. Est-ce le but ? Non. La cuisine réunionnaise est aussi métissée que sa population. La grande recette locale est le cari. On cuit la viande, le poisson ou les crustacés à grand renfort d’ail, d’oignons, de tomates, de curcuma, de gingembre… bien sûr accompagné de riz et de rougail, un mélange de piment et de piment, histoire d’enflammer le palais. Plus étonnant, un Zourit ou ragoût de pieuvre. A côté, pour bien semer la confusion, les communautés indienne, indo-musulmane et chinoise perpétuent, elles aussi, leur tradition culinaire. Un véritable bain de jouvence multiculturel.
Ne mélangez pas tout dans votre assiette, vous n’êtes pas en Auvergne et le Réunionnais est maniaque. Le cari s’accompagne d’un rituel auquel il ne fait pas bon déroger. D’abord le riz. Une colline. Puis on ajoute les grains (comprendre les lentilles, les haricots ou les pois du Cap). Puis le cari proprement dit. En dernier on choisit son rougail (mélange pimenté). Respectez cet ordre et vous ferez honneur à votre hôte.
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