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Velcorex ne joue pas que sur du velours

Velorex conçoit des tissus depuis 1828 à Saint-Amarin. Relancée en 2010 par Pierre Schmitt, l’entreprise doit sans cesse innover pour résister à la crise du textile et à la concurrence mondiale.

 

Velcorex ne joue pas que sur du velours DR Velcorex ne joue pas que sur du velours

Les amatrices de mode n’ont sans doute jamais entendu parler de Velcorex. Pourtant, les marques qu’elles portent, de Promod à Comptoir des Cotonniers, de Zara à Hugo Boss, sont des clients de l’entreprise alsacienne, installée à Saint-Amarin depuis 1828. En presque deux siècles, l’ancienne société anonyme d’industrie cotonnière n’a pas été épargnée par les crises du textile qui se sont soldées par deux liquidations judiciaires entre 2008 et 2010. Mais il y eut un homme assez audacieux, Pierre Schmitt, un ancien cadre de DMC, pour relancer l’activité d’ennoblisseur avec une cinquantaine de salariés au départ (65 aujourd’hui) pour un chiffre d’affaires de 14 à 15 millions d’euros, jusqu’à 18 millions la meilleure année.

Avec un adage qui lui est propre : « Quand le velours va, tout va ». Il représente la moitié du chiffre d’affaires mais surtout le savoir-faire historique de Velcorex qui vend essentiellement des tissus pour la confection de vestes et pantalons : « C’est ce pour quoi nous sommes connus et reconnus. Nous sommes le premier en Europe et nous proposons l’offre la plus complète au monde. L’acheteur sait qu’il trouvera tout le velours chez nous, du faux uni à la très grosse côte. Mais les Chinois savent aussi faire du velours, certes plus basique, mais moins cher », souligne Éric Thorel, le directeur du site.

Pour se démarquer, l’entreprise mise donc sur l’innovation. Dès 2013, elle a investi dans une machine à imprimer pour proposer plus de choix et a doublé le nombre de références. « Notre challenge, c’est de moderniser le velours. Il n’est pas toujours à la mode, il peut avoir une connotation vieillotte, alors on le transforme pour le rendre plus moderne et avoir un aspect jean. Car la moitié des pantalons vendus sont des jeans » , précise Éric Thorel.
Donner au velours un aspect jean ? C’est tout le travail d’ennoblisseur : prendre un tissu, puis le valoriser ; le blanchir, le teindre, le délaver, l’imprimer, jouer avec les textures et les effets, pour qu’il soit à la fois confortable et qu’il colle à la mode du moment. Velcorex fait ce travail avec le velours, mais aussi avec le « casual », qui représente tous les autres tissus : le coton, le viscose, et les fibres nouvelles, comme l’ortie et le chanvre. Avec une grande part de recherche pour proposer des produits de haute technicité : « 95% de nos tissus sont élasthannes : le côté stretch qui fait que le tissu est confortable pour le consommateur. Velcorex maîtrise parfaitement le ratio entre l’élasticité et la stabilité, pour que le vêtement ne rétrécisse pas au lavage, pour qu’il dure dans le temps », poursuit le dirigeant. Mais ce type de produits est soumis à une concurrence encore plus rude sur le marché mondial : « Un de nos leitmotiv, c’est une grande qualité mais aussi complexité pour éviter la copie trop facile. »

Biochimie et écologie

L’usine de Saint-Amarin fait ainsi figure d’immense laboratoire. Il y a certes le côté industriel, avec des machines imposantes (80 mètres pour la plus grande !), qui avalent des kilomètres d’écrus, ces tissus pas encore travaillés : 18 km par jour pour être exact, soit 3 à 4 millions de mètres par an. Mais il y aussi le côté mode à l’étage avec la confection de collections hiver et été, et de plus en plus mi-saison, pour séduire les clients : « Avant, on montrait un bout de tissu à un acheteur et il savait quoi en faire rien qu’avec la matière. Aujourd’hui, il faut montrer le potentiel de nos tissus et on confectionne certaines pièces nous-mêmes. C’est important de surprendre avec ces nouveautés », souligne Éric Thorel. Dernier né de la collection, un tissu double stretch, plus confortable à porter, présenté sur les derniers salons à Paris, Milan, New-York. Pour l’avenir, Éric Thorel croit en la biochimie qui pourrait faire qu’un vêtement nous fasse du bien, comme des vêtements anti-moustiques ou anti-stress. Il anticipe aussi les normes écologiques de demain : « On ira vers des tissus écologiques, c’est-à-dire absents de pollution, à la fois dans le process et dans le vêtement. Mais cela doit engager l’intégralité de la filière et des pays du monde», remarque-t-il.

La marque a aussi adhéré au label France terre textile® qui garantit, qu’au minimum, 75% des étapes de fabrication sont effectuées en France. A Velcorex, le tissage est délocalisé en Chine pour le velours, qui nécessite des manipulations à la main, au Pakistan et en France, notamment dans les Vosges, pour les autres tissus. Velcorex a conscience que le made in France pourra faire la différence un jour. Parce que « les gens vont regarder de plus en plus les étiquettes et acheter français s’ils en ont les moyens. C’est un peu du protectionnisme, mais notre industrie en a besoin. »

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