Aujourd'hui, nous sommes des êtres connectés. Et n'espérez pas un retour en arrière : l'ère du papier et du stylo s'achève avec les générations qui arrivent. On peut vous dire que notre copain Gilbert qui affirme « Internet ? ça ne sera plus à la mode dans dix ans » se plante en beauté. Du point de vue de l'entreprise, la digitalisation peut permettre d'améliorer sa rentabilité.
© Mike Obri Vira, ancienne chimiste convertie aux métiers du développement informatiqueSystématisation des process de travail et donc gain de productivité, traitement automatique des données, collecte de données sur les clients destinée à affiner la communication et les objectifs visés, communication plus rapide entre les salariés, optimisation des dépenses... Le numérique nécessite la maîtrise d'une palette d'outils informatiques récents et évolutifs : une majorité de salariés va donc devoir acquérir de nouvelles compétences, afin de mener de nouvelles missions. Pas facile. Les résistances aux changements sont naturelles chez l'être humain.
Toutes les branches peuvent être concernées : le commercial qui va passer par une base de données, le petit commerçant qui va avoir besoin d'un site de e-commerce, le salarié d'une entreprise industrielle face à la modernisation des équipements, etc.
Habib Mohammedi, responsable ingénierie et innovation à La Fabrique 43, organisme de formation spécialisé dans le numérique à Mulhouse confirme : « En France, on ne peut même plus parler d'un train de retard... il y a carrément urgence digitale ! », sourit-il.
« Un simple exemple : les mails. Mais les mails, c'est une perte de temps incroyable, c'est pas pratique ! Aujourd'hui, on a plein d'outils en ligne pour bosser directement sur des documents de travail partagés, de façon collaborative. Autre exemple, la vidéoconférence. En France, on ne l'utilise pas assez alors que ça permet un gain de temps intéressant ! »
Les PME ayant amélioré leur rentabilité ou leur flexibilité ont d'abord fait un pari de management, avant un pari technologique. Elles ont choisi les secteurs à transformer en priorité afin de concentrer les investissements, puis ont mis en place des outils adaptés (utilisation des réseaux sociaux, numérisation, utilisation affinée des data...) « Il y a encore un certain paradoxe : le numérique est critiqué parce qu'il limite les interactions réelles, et en même temps, avec tous les tutos et informations en ligne, on a jamais eu accès à un tel niveau de connaissances dans tous les domaines », constate Habib Mohammedi. « Terminez donc avec cette jolie citation : le monde n'est pas malade, il enfante ! », sourit-il.
Le Serfa accueille environ 1800 stagiaires adultes chaque année, venus de tous les horizons, afin de se former dans leur domaine professionnel ou d’acquérir de nouvelles compétences. L'organisme étant adossé à l'université, la majorité des formations y est diplômante. 500 adultes y passent des diplômes chaque année en vue d'une amélioration de leur situation professionelle ou d'une complète reconversion - à l'image de Vira (ci-après).
« Les métiers qui évoluent, ce n'est pas neuf. Quand on est passé du cheval à la voiture, le métier de maréchal-ferrant a disparu. La robotisation, dans les métiers de l'industrie, est aussi en place depuis longtemps. Notre job, c'est de mettre en adéquation les compétences des gens avec les demandes des entreprises du territoire », estime José Martins, le directeur du Serfa.
« Concernant le numérique, on travaille en étroite collaboration avec Pôle Emploi, la Région et le Syntec (le syndicat du numérique) pour être le plus cohérent possible. Exemple : développeur Cobol. Un langage informatique ancien, mais toujours utilisé, notamment par le secteur bancaire. Les départs en retraite entraînent des besoins de recrutement et donc de formation très forts. Autre exemple : la préparation aux métiers du développement informatique, avec des spécialisations Java, web ou informatique embarquée. La région investit, met des sous dans ces programmes de reconversion : parfois, l'argent est un frein, mais pas dans ces cas de figure », continue José Martins. « Les entreprises du numérique recrutent environ un tiers des diplômés en informatique, le reste, ce sont les entreprises classiques. On sait aussi qu'il y des métiers émergents déjà en tension : le data scientist, qui croise les bases de données pour en tirer des informations, ou encore la cyber-sécurité ».
Votre parcours ? J'étais ingénieur chimiste. Mais c'est difficile de savoir ce que vous souhaitez faire plus tard quand vous n'avez que 16 ans. J'ai travaillé deux années en laboratoire et je me suis dit que ce n'était pas fait pour moi. J'ai souhaité me réorienter complètement en suivant une Licence Pro Développement Informatique par le biais du Serfa à Mulhouse. On dit que ce n'est pas trop pour les filles, mais c'est un cliché. La formation se déroule en alternance sur une année, avec environ deux tiers du temps passé en entreprise. On apprend directement sur le terrain !
Qu'est-ce qui vous plaît dans ces nouvelles missions ? Avec des "0" et des "1", c'est fou tout ce que l'on peut créer ! C'est ça qui me plaît, fabriquer des applis, améliorer des sites web. Il y a aussi un aspect de travail collaboratif qui est au centre de tout. Il faut savoir bosser en équipe, on n'avance que comme ça.
Le web évolue sans cesse, il faut donc savoir s'adapter ? La base algorithmique ne change jamais, ce sont les outils qui évoluent en permanence. Le développement, c'est les études à vie : il faut aimer apprendre de nouvelles choses constamment. Le langage Java en est déjà à sa 11ème génération, par exemple.
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