Réflexions d'un Alsacien dans un avion...

Pour certains, vacances d'été riment avec voyage en avion. Avant d'aller lézarder sous le soleil des Dom-Tom ou de se promener à Central Park, il va d'abord falloir passer par l'étape aérienne. Et même si vous vous y êtes habitué, cela reste toujours une expérience très particulière... Par Mike Obri

• « Est-ce que le pilote est sobre et bien réveillé ? » Depuis que vous êtes allé voir le film Flight avec Denzel Washington dans le rôle d'un pilote de ligne addict aux substances illicites, vous vous inquiétez systématiquement sur l'état physique des personnes dans le cockpit. Jusqu'à ce que vous entendiez le message suivant dans les haut-parleurs : « Mesdames et messieurs, c'est le tout premier vol de notre capitaine aujourd'hui, on l'encourage ! » Vous n'aviez pas anticipé cela.

© Lucato - Fotolia.com L'angoisse !

• « On a encore oublié d'enlever le déodorant du bagage à main » Aux contrôles, cette année encore, vous avez laissé votre Mennen dans le sac. Et hop ! Encore un Ice Fresh protection 24h de perdu.

• « C'est quoi, ces turbulences qui durent plus de cinq secondes ?! C'est pas normal ! » L'avion, vous savez que c'est le moyen de transport le plus sûr au monde, mais quand celui-ci se met à vibrer un peu trop longtemps, une pensée s'imprime irrémédiablement dans votre cerveau. « On va tous mourir ». Que vous le vouliez ou non. C'est comme ça.

• « A l'atterrissage, est-ce que j'applaudis ou pas ? » Quelle pression sur vos épaules, c'est terrible. Une fois l'avion au sol, doit-on applaudir vigoureusement le pilote, ou ne strictement rien faire ? Après tout, c'est son job. Est-ce que vous applaudissez le conducteur du tram quand il s'arrête à un arrêt ? Non. Et si vraiment l'envie d'applaudir se fait sentir, façon remerciement venant droit du coeur pour être toujours en vie, ne vaudrait-il pas mieux attendre que l'avion ait négocié le virage et soit totalement à l'arrêt ? Ça ne serait pas le premier à aller se planter joyeusement au bout de la piste... Vous vous dites que l'été prochain, c'est juré, vous resterez chez vous, à Spechbach-le-Bas.

• « Vu la tête du saumon, j'aurais mieux fait de prendre l'escalope » C'est toujours la surprise avec ces petits plateaux repas servis en altitude. Poisson ou viande, monsieur ? ...Passez-moi plutôt le petit sac en papier.

• « Mon voisin ronfle » Le grand classique des longs courriers. Même le bruit des réacteurs est couvert par ses monstrueuses envolées gutturales.

• « J'aimerais bien sortir m'en fumer une » Forcément, cela va être compliqué. Votre vol dure onze heures. Vous vous dites que ces avions coûtent une fortune à fabriquer et que pour le prix, ils auraient au moins pu prévoir un petit balcon pour s'en griller une dehors.

• « J'ai choisi la place à côté du hublot pour profiter de la vue mais je ne vois que l'aile de l'avion, et j'ai envie de faire pipi toutes les vingt minutes à cause de la climatisation trop forte... » La clim trop forte, c'est le paramètre intangible des voyages en avion (ou en bus). Après avoir fait lever trois fois vos voisins de rangée, ceux-ci ont décidé sans concertation préalable de vous accorder la place couloir. Royal !