Il y a deux ans, Emmanuel Tran démissionne de son job. Quelque chose le démange : comment faire pour lutter contre le gaspillage alimentaire ? Commerces et restaurateurs qui jettent des invendus encore comestibles, ménages qui achètent ou cuisinent plus qu'ils ne mangeront au final... Sa réponse, c'est Mummyz - de l'anglais c'est maman qui l'a fait ! C'est une plateforme web et une appli iOS (et Android courant 2017) qui met en relation en temps réel ceux qui ont des parts (de gâteau, de quiche, de lasagnes, etc) en rab' et ceux qui aimeraient bien les manger.
DR Emmanuel Tran a créé Mummyz« Quand j'étais étudiant, j'avais 40€ par mois pour manger. En parallèle, l'équivalent de 70 kg de nourriture par personne partent à la poubelle chaque année en France ! Je me suis dit qu'il fallait trouver une méthode, un modèle économique pour réduire ce gaspillage », explique-t-il avec ardeur. Il monte sa start-up, développe la plateforme Mummyz et intègre l'incubateur e-Nov Campus à Mulhouse. Il y décroche une aide financière et plusieurs prix.
Réaliste et toujours avec une pointe d'humour, Emmanuel Tran ajoute : « Si je sonne chez ma voisine pour lui donner mes restes, il y aura des freins psychologiques très importants. Un : elle pense que je suis venu pour l'empoisonner. Deux : si c'est gratuit, ça fait demandeur. Mummyz fonctionne avec trois partis pris : on vend ses parts de 1 à 6€. Le jour même ou le lendemain, pour des questions de fraîcheur. Et jamais plus de 6 parts à la fois. » Ainsi, on cherche sur l'appli ou le site un plat préparé dans sa ville, on le commande en ligne, on récupère un mot de passe (un mot rigolo en alsacien ou en breton, par exemple) et on va chercher sa pitance. « Kénavo, c'est pour la portion de Fleischnackas maison » : ça, c'est une transaction Mummyz.
Bon. Ce n'est pas avec vos restes de päella que vous allez vous faire beaucoup d'argent. Et c'est pile poil ce qui est voulu. Les Mummyzers sont des partageurs, un peu à l'image des utilisateurs de Blablacar, le système de co-voiturage.
Il faut bien le reconnaître, pour l'instant, la platefome n'en est qu'à ses débuts : 3000 portions se sont échangées entre des utilisateurs répartis dans le Grand Est et à Paris. Il n'y a pas toujours quelque chose à se mettre sous la dent à Mulhouse. Et à Pulversheim, on en parle même pas. Mais récemment, Mummyz s'est ouvert aux restaurateurs et aux professionnels, ce qui devrait multiplier les bons plans. « Pour le moment, je ne me rémunère pas. Mais il y a la preuve d'une existence d'un marché. C'est à ça que ça sert, une start-up. Fin 2017, il faudra 30 000 utilisateurs pour atteindre la rentabilité », conclut Emmanuel Tran. ☛ M.O.
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