Artcore state of mind : des projets plein les cartons

Artcore State of mind est à la fois un collectif et groupe de hip hop mulhousien, composé de DJ Cerk, Narf8, DF et AD. Après avoir participé au tremplin France Ô Folies en avril dernier, les voici sur la grande scène du Parc Expo à Mulhouse le 9 novembre, dans le cadre de Cité Jeune.

La scène hip hop mulhousienne est en plein ébullition : D-Bangerz a fait le Printemps de Bourges, Beto vient de faire la première partie de Kery James au Nouma, Artcore State of Mind va jouer au Parc Expo à Mulhouse en compagnie de Sinsemilia et Patrice. « Depuis 2011, il y a un nouvel essor du rap avec des mecs qui ont grandi dans les années 90 et qui commencent à sortir leurs propres projets. C’est un phénomène qui se produit dans toutes les villes de France, mais c’est vrai que dans la région, il y a un sacré paquet de talents », note DF, MC au sein d’Artcore State of Mind (ASOM), à la fois association, collectif et groupe.
Artcore State of Mind a donc différentes facettes. Il a lancé avec Epistrophe le festival Bozar à Mulhouse : trois jours de graff et de concerts, réunissant des artistes de France, Allemagne et Suisse, et près de 3000 personnes. Il organise régulièrement des open mic, avant dans un appartement privé où s’entassait jusqu’à cinquante personnes, dernièrement au Noumatrouff après un concert d’ASOM et d’autres groupes invités. Et surtout, il sort très régulièrement les projets musicaux de ses membres. Tout a commencé avec DJ Cerk et son Original Sound Blaster en 2011, puis Le temps d’une cigarette de DF en 2012, avec une vidéo largement partagée grâce au collectif parisien 75e session qui a lancé des freestyles anonymes, baptisés John Doe : « C’est une vidéo où on ne filme que la bouche du rappeur et on le juge sur sa prestation sans savoir d’où il vient. Le projet a été téléchargé plus de 12 000 fois : pour un projet indépendant, sans aucune promotion, je m’attendais peut-être à 300 téléchargements. Ça a encouragé tout le monde », explique le principal intéressé.
Cette bande de potes se retrouve sur un état d’esprit commun, « l’état d’esprit fondamental du hip hop », traduction littéral de leur nom. « C’est peace, love, unity and having fun ! Un vieil adage qui nous correspond toujours : on veut garder ces valeurs essentielles et faire du mieux qu’on peut avec ce qu’on a », explique Nyack, président de l’association ASOM, manager et graffeur.

DR Artcore state of mind : des projets plein les cartons

Un hip hop à la source

C’est aussi une envie de revenir aux sources et un goût pour le rap old school, comme le prouve leur single Back in the dayz et leur collaboration à l’album Back Inna Dayz de DJ Scribe (ancien Napo’n’Co) avec 25 rappeurs de la région qui revisitent les classiques US des années 1990. Et peut-être un dégoût du rap actuel ? « Notre cime se situe vers les racines/ un truc qui marine comme un fut’ qu’a jamais vu de pressing/ Pas de bling bling, de frime ou de surestime », rappe AD sur le titre Underground. « On ne crache pas sur le hip hop d’aujourd’hui, mais plus sur l’industrie du disque et sur les merdes commerciales, rectifie DF. Nous, on fait de la musique par passion plutôt que pour gagner de l’argent. Au niveau des textes, on parle des sentiments qu’un être humain peut ressentir au cours de sa vie plutôt que de revendiquer quoi que ce soit.»
Artcore State of Mind croule aujourd’hui sous les projets : « On veut faire vivre les projets solo qui sont déjà bien avancés : l’album Idendités d’AD devrait sortir dans les 2/3 mois, puis celui de Nyarf8, puis celui de DF, et ensuite on embrayera sur un album collectif pour lequel on voudrait une sortie nationale. Vous verriez notre DJ ! Il est tout blanc, il n’a pas vu le soleil depuis 2 ans », plaisante Nyack. Oui, mais, il est maintenant sous les spotlights !
Les infos : artcorestateofmind.fr