Le marché des boissons saines, alternative aux sodas un peu trop sucrés et aux boissons alcoolisées, est en plein boom en France. Rien qu’à Strasbourg, ce sont une petite dizaine de boissons de ce genre qui ont vu le jour ces deux dernières années.
© Kyo Kombucha Kyo Kombucha, un thé pétillant et fermentéUn marché très prometteur sur lequel se sont lancés Olivier Courot et Frédérique Fischer, d’anciens fleuristes en reconversion, à la tête de Kyo Kombucha : « On peut le comparer au marché de la bière. Les microbrasseries avaient quasiment disparu il y a quelques années avant de connaître un véritable boom et de gagner des parts de marché nouvelles. C’est le même effet avec les sodas, avec des produits alternatifs aux propositions des groupes industriels, avec la renaissance de la limonade, ou dans notre cas de boissons fermentées. Le consommateur adhère à ces nouveautés qui ont un aspect local et artisanal, avec un choix d’ingrédients bio et naturels qui les rassurent, et qui présentent un caractère plus affirmé et moins consensuel que les produits industriels », remarque Olivier Courot, co-fondateur de la marque Kyo Kombucha.
Olivier Courot et Frédérique Fischer ont découvert le kombucha, cette boisson d’origine mongole bue depuis plus de 2000 ans, alors que le premier terminait une formation à l’Institut français de brasserie et malterie (IFBM) à Nancy : « C’est une boisson qui repose sur le même principe de fermentation que la bière. Sauf qu’à la fin, on n’a plus d’alcool, simplement des traces d’alcool, inférieures à 0.5°. La bière, c’est du malt auquel on rajoute des levures qui transforment les sucres en alcool. Le Kombucha, c’est du thé vert auquel on rajoute du sucre de canne bio, qui sera mangé par les levure pour être transformé en alcool, mais l’alcool sera à son tour transformé par des bonnes bactéries qu’on appelle probiotiques. »
Comme il contient des micro-organismes vivants et actifs, on prête au kombucha de nombreuses vertus pour la santé, notamment pour améliorer la digestion et booster le système immunitaire : « Aujourd’hui, on mange tellement stérilisé et aseptisé que la flore intestinale a du mal à se régénérer, or l’intestin est considéré par certains comme notre deuxième cerveau : on doit alimenter cette flore et non l’appauvrir. C’est pour cela que les probiotiques reviennent à la mode ces dernières années », explique le co-fondateur de Kyo Kombucha.
Mais l’argument santé ne fait pas tout. Les deux entrepreneurs alsaciens se sont inspirés du Canada pour en faire une boisson festive, pour tous ceux qui ne consomment pas d’alcool mais veulent partager l’aspect convival d’un apéro : « Le kombucha, on le trouve dans les magasins bio comme un alicament pour se faire du bien. Le nôtre, on le consomme dans des bars et des restos comme un rafraîchissant, et peut-être qu’on découvre ensuite ses effets sur la santé. On a fait un gros travail marketing pour rendre la bouteille festive et rajouter un côté fun pour toucher une population différente. Elle a une petite mousse, une couleur proche de la bière et reste sur des codes festifs. Parce que quand on est le seul à prendre un jus de tomate alors que tout le monde tourne à la bière, on paraît un peu triste et austère », souligne Olivier Courot.
Lancée il y a tout juste un an, la boisson est déjà disponible dans 150 points de vente. Elle s’est rapidement implantée en Alsace et dans le Grand Est, et se lance désormais à la conquête de la région parisienne.
Les deux entrepreneurs alsaciens prévoient de mettre en bouteille 300 000 unités dans leur brasserie artisanale de Strasbourg cette année. Ils planchent aussi sur d’autres nouveautés pour augmenter leur gamme.
Pour l’instant, le Kyo Kombucha existe en deux parfums, gingembre et menthe poivrée, qui seront rejoints prochainement par deux autres versions, à l’hibiscus et à la spiruline.
Ils se sont pour cela associés comme à leurs débuts à des partenaires locaux qui travaillent en bio : Algae natural food, une start up alsacienne de biotechnologies qui produit des microalgues pour l’alimentation.
L’entreprise mise ainsi sur l’innovation pour percer et compte d’ailleurs une ingénieure dans ses rangs : « C’est assez rare pour une petite structure comme la nôtre, note Olivier Courot. Mais on est persuadé que la pérennité de l’entreprise passe par la connaissance et l’amélioration du produit. » ☛ S.B.
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Article réalisé en mars 2018
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